SALOMÉ CHATRIOT & SAMUEL FASSE
Synthetic Bodies
RUE DES URSULINES • PARIS, FRANCE
2019
Texte de l'exposition
FRENCH VERSION
BELOW ↓
[...] On screen, the flesh loses its colour and the garden loses its outlines. The performance merges from human to machine to form a new digital body. The body goes from its natural state to a fictional one. These two states are parallel and can be observed in the same space-time. The virtual representation imitates the body's real image, which is photographed and printed on scarfs nearby. Each image reveals a new one. These new technologically translated avatars transcend the garden's framework. They use space, or "species of spaces" that are neither closed, nor palpable. In the context where our presence is defined within reality's limited area, this interaction with the virtual world allows to create other worlds, and to broaden the body and the imagination's possibilities. [...]
Le jardin de derrière. Ce jardin qui nous permet de nous retrouver pour un temps avec les éléments. Dans une contemplation silencieuse, l’esprit s’emporte ailleurs. Avec le jardin naît l’opportunité de s’extraire du monde. S’extraire du monde, certes, mais de quel(s) monde(s)? Dans le jardin se cultive un imaginaire multiple. Intime, discret, l’univers qui s’invente dans cette parcelle reculée rêve à d’autres réalités. Hors du temps, hors de soi, c’est le jardin imaginé par deux invités, Studio Fasse et Salomé Chatriot.
Logés dans une nature domestiquée se répondent trois écosystèmes. Réseaux de matières sonores et plastiques, ces écosystèmes sont activés par des performeurs qui y habitent temporairement. Chacun d’eux évolue à l’intérieur de structures de métal organiques qui délimitent son champ d’action et déploie son scénario à l’articulation du geste et du son. Un environnement propre à chacun, composé d’”objets” mis à disposition. Avec pour seuls habits leurs peaux synthétiques, ces créatures se meuvent en parallèle de la nature. Ils interagissent avec les sculptures polymorphes qui les entourent dont les capteurs répondent à leurs mouvements. A nu, ou presque, leurs corps oscillent entre deux réalités. À leurs côtés, des écrans diffusent l’image de leurs corps vivants, dans une traduction virtuelle en trois dimensions. En écho, le paysage physique, plastique et digital de l’installation a sa traduction sonore réalisée par Sonic Ornaments.
À l’écran, la chair perd sa teinte, le jardin ses contours. La performance glisse de l’humain à la machine pour former un nouveau corps digital. Le corps déborde de son état naturel pour entrer dans un état fictionnel. Deux états parallèles que nous observons dans le même espace-temps. La représentation virtuelle vient imiter l’image réelle des corps, elle-même photographiée et imprimée sur les foulards à proximité. Chaque image en révèle une autre. Ces nouveaux avatars traduits dans un médium technologique explosent le cadre du jardin. Ils usent de l’espace, d’une “espèce d’espace” qui n’est ni clos, ni palpable. L’interaction avec le virtuel permet de créer d’autres mondes, d’élargir les possibilités du corps et de l’imaginaire là où notre présence se définit dans une zone finie.
Façonner son image par de nouveaux outils, voilà ce qui opère dans notre interaction quotidienne avec les écrans. Alors ce qui se danse ici, c’est une chorégraphie à travers les techniques et pratiques anciennes et celles de demain, du corps naturel au corps artificiel, de natures contraires qui pourtant cohabitent en harmonie. Samuel Fasse et Salomé Chatriot connectent les éléments et orchestrent un nouveau rituel phygital qui questionne notre rapport charnel à la réalité, du jardin extérieur à notre jardin intérieur.
SALOMÉ
CHATRIOT
&
SAMUEL
FASSE
Synthetic Bodies
RUE DES URSULINES • PARIS, FRANCE
2019
Texte de l'exposition
FRENCH VERSION
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[...] On screen, the flesh loses its colour and the garden loses its outlines. The performance merges from human to machine to form a new digital body. The body goes from its natural state to a fictional one. These two states are parallel and can be observed in the same space-time. The virtual representation imitates the body's real image, which is photographed and printed on scarfs nearby. Each image reveals a new one. These new technologically translated avatars transcend the garden's framework. They use space, or "species of spaces" that are neither closed, nor palpable. In the context where our presence is defined within reality's limited area, this interaction with the virtual world allows to create other worlds, and to broaden the body and the imagination's possibilities. [...]
Le jardin de derrière. Ce jardin qui nous permet de nous retrouver pour un temps avec les éléments. Dans une contemplation silencieuse, l’esprit s’emporte ailleurs. Avec le jardin naît l’opportunité de s’extraire du monde. S’extraire du monde, certes, mais de quel(s) monde(s)? Dans le jardin se cultive un imaginaire multiple. Intime, discret, l’univers qui s’invente dans cette parcelle reculée rêve à d’autres réalités. Hors du temps, hors de soi, c’est le jardin imaginé par deux invités, Studio Fasse et Salomé Chatriot.
Logés dans une nature domestiquée se répondent trois écosystèmes. Réseaux de matières sonores et plastiques, ces écosystèmes sont activés par des performeurs qui y habitent temporairement. Chacun d’eux évolue à l’intérieur de structures de métal organiques qui délimitent son champ d’action et déploie son scénario à l’articulation du geste et du son. Un environnement propre à chacun, composé d’”objets” mis à disposition. Avec pour seuls habits leurs peaux synthétiques, ces créatures se meuvent en parallèle de la nature. Ils interagissent avec les sculptures polymorphes qui les entourent dont les capteurs répondent à leurs mouvements. A nu, ou presque, leurs corps oscillent entre deux réalités. À leurs côtés, des écrans diffusent l’image de leurs corps vivants, dans une traduction virtuelle en trois dimensions. En écho, le paysage physique, plastique et digital de l’installation a sa traduction sonore réalisée par Sonic Ornaments.
À l’écran, la chair perd sa teinte, le jardin ses contours. La performance glisse de l’humain à la machine pour former un nouveau corps digital. Le corps déborde de son état naturel pour entrer dans un état fictionnel. Deux états parallèles que nous observons dans le même espace-temps. La représentation virtuelle vient imiter l’image réelle des corps, elle-même photographiée et imprimée sur les foulards à proximité. Chaque image en révèle une autre. Ces nouveaux avatars traduits dans un médium technologique explosent le cadre du jardin. Ils usent de l’espace, d’une “espèce d’espace” qui n’est ni clos, ni palpable. L’interaction avec le virtuel permet de créer d’autres mondes, d’élargir les possibilités du corps et de l’imaginaire là où notre présence se définit dans une zone finie.
Façonner son image par de nouveaux outils, voilà ce qui opère dans notre interaction quotidienne avec les écrans. Alors ce qui se danse ici, c’est une chorégraphie à travers les techniques et pratiques anciennes et celles de demain, du corps naturel au corps artificiel, de natures contraires qui pourtant cohabitent en harmonie. Samuel Fasse et Salomé Chatriot connectent les éléments et orchestrent un nouveau rituel phygital qui questionne notre rapport charnel à la réalité, du jardin extérieur à notre jardin intérieur.