MARION FLAMENT
Combler le jour
GALLERY ROMERO PAPROCKI • PARIS, FR
2023
Exhibition poetry
Sous les combles,
mille souvenirs sans âge se sont accumulés dans les plis de la charpente.
Tandis qu’une couverture de suie étouffe les objets dans leur sommeil,
des ancêtres au long séjour reposent en sursis.
Les miens, les vôtres, et ceux de Marion Flament.
Une lumière approche et le silence meurt.
Les ombres dialoguent seulement
quand la lumière vacille.
Avec elles,
les lattes viendront chuchoter par craquement toutes leurs mémoires.
Suspendue,
une flamme s’accroche à son bâton de cire.
Les mots ondulent comme la flamme qui respire.
Nécessite l’espace
et le vide.
La lueur découpe les contre-formes au grenier,
et la vie fait surface dans un dépôt de poussière.
Les paupières plissent.
Que reste-t-il dans nos combles.
Des morceaux de vie déteints,
le fantasme de quête de sa généalogie,
l’histoire qui fait peur, qui fait pleurs,
les fantômes de présages
et les oubliettes du dimanche après-midi.
Peu à peu les souvenirs disparaissent
sous un manteau gris.
Jour orange dans les recoins,
la bougie cherche la sortie.
Quand la trappe du ciel se ferme après chaque visite,
c’est tout un univers qui s’éteint.
Ainsi
feu soleil salue dans une révérence nuit infinie.
Anne Bourrassé
MARION FLAMENT
Combler le jour
GALLERY ROMERO PAPROCKI • PARIS, FR
2023
Exhibition poetry
Exhibition view, Combler le jour, Marion Flament © Florian Bouzigues
Sous les combles,
mille souvenirs sans âge se sont accumulés dans les plis de la charpente.
Tandis qu’une couverture de suie étouffe les objets dans leur sommeil,
des ancêtres au long séjour reposent en sursis.
Les miens, les vôtres, et ceux de Marion Flament.
Une lumière approche et le silence meurt.
Les ombres dialoguent seulement
quand la lumière vacille.
Avec elles,
les lattes viendront chuchoter par craquement toutes leurs mémoires.
Suspendue,
une flamme s’accroche à son bâton de cire.
Les mots ondulent comme la flamme qui respire.
Nécessite l’espace
et le vide.
La lueur découpe les contre-formes au grenier,
et la vie fait surface dans un dépôt de poussière.
Les paupières plissent.
Que reste-t-il dans nos combles.
Des morceaux de vie déteints,
le fantasme de quête de sa généalogie,
l’histoire qui fait peur, qui fait pleurs,
les fantômes de présages
et les oubliettes du dimanche après-midi.
Peu à peu les souvenirs disparaissent
sous un manteau gris.
Jour orange dans les recoins,
la bougie cherche la sortie.
Quand la trappe du ciel se ferme après chaque visite,
c’est tout un univers qui s’éteint.
Ainsi
feu soleil salue dans une révérence nuit infinie.
Anne Bourrassé