JEAN-VINCENT SIMONET
Waterworks
GALERIE COMMERCE • MILAN, IT
2022
Exhibition Text
FRENCH VERSION
BELOW ↓
Page one. The prologue is a smooth egg. It falls in the center and flees to the left. The foreboding announcement of an imminent catastrophe. Next page. The images drawn from the chaos are then organized. They are pressed against each other, as if prevented from extracting themselves from a scenario that goes beyond them. The colors shout from being torn. The reason: their supernatural state resulting from a time spent outside the screen, outside the parameters, outside.
Paper accidents lead Jean-Vincent Simonet to divert the conventional use of the printed image. By a lie calibrated in the machine, prints are executed on unstable paper. The ink, waiting to be bound to its support, becomes the material of an alienating performance over the course of several days.
Two hands welcome the output image, the gesture finds its destination in a tank of water. The photograph plunges, accompanied by the coming and going of the waves caused by the mechanics of the arms. Soft or excessive, this treatment generates a shift. That of the image taken in incisive decisions and abrupt movements which forces its release. At this point, the finality of the image can outwit predictions. The pattern overflows its contours to form protrusions. The ink scatters into subaqueous roots and its floating residue clings randomly to the paper. Cyans and magentas are forced to escape in masses of flat surfaces, assuming artificial tints through chemical reactions.
Liquid, the photograph releases its breath. The paper dries and the images embrace their rest. Two thousand photographs will be printed, rinsed and dried. During the sequence of manipulation, the close environment will have imposed its conditions. New variables, in a process of fallible technicality. Water and summer cease to saturate the colors. Confused and in tears, the colors cry on the surface.
The compilation of images assembled under the title Waterworks stems from series taken over several years. Together, they find their places as sixty-six to form thirty books with the same framework but with different interpretations. Thus, the story repeats itself endlessly. It amasses an apocalyptic world that links the environment to science fiction. From fantastical wanderings to surrealist poems. Bodies, flowers and machines overflow with language of eroticism. The vibrating retina on the colorimetric frequencies create a convulsed reading. Epilogue. The subjects of still life are revived.
Anne Bourrassé
Translated by Katia Porro
Première page. Un œuf lisse pour prologue. Il se décroche en son centre et fuit par la gauche. L’annonce prémonitoire d’une catastrophe imminente. Tourner la page. S’organisent ensuite les images tirées du chaos. Elles se pressent les unes contre les autres, comme empêchées de s’extraire d’un scénario qui les dépassent. Les couleurs crient leur déchirement. Pour cause, leur état surnaturel dû à un temps passé hors de l’écran, hors des paramètres, dehors.
Les accidents de papiers mènent Jean-Vincent Simonet au détournement de l’usage conventionnel de l’impression photographique. Par un mensonge calibré dans la machine, celle-ci exécute les tirages sur un papier instable. L’encre, en attente d’être figée à son support, devient la matière d’une aliénante performance de plusieurs jours.
Deux mains accueillent la sortie de l’image, le geste trouve sa destination dans une cuve d’eau. La photographie plonge, accompagnée par le va et vient des vagues provoquées par la mécanique des bras. Doux ou excessif, ce traitement engendre un glissement. Celui de l’image prise dans des décisions incisives et des mouvements brusques qui force son décrochage. À ce stade, la finalité de l’image peut déjouer les prédictions. Le motif déborde de ses contours pour former des excroissances. L’encre se disperse en racines subaquatiques et ses résidus en flottement se greffent aléatoirement sur le papier. Cyans et magentas sont contraints à l’évasion dans des masses d’aplats, prenant par réaction chimique des teintes artificielles. Liquide, la photographie termine son apnée. Le papier sèche et les images épousent leur repos. Deux mille photographies seront ainsi imprimées, rincées, séchées. Pendant la séquence de manipulation, l’environnement proche aura imposé ses conditions. De nouvelles variables, dans un processus d’une technicité faillible. L’eau et l’été terminent de filtrer les couleurs à saturation. Celles-ci, confondues en larmes, pleurent à la surface.
La compilation de photographies rassemblées en un titre, Waterworks, est le résultat de séries tirées de plusieurs années. Par association, elles trouveront leurs places par soixante-six, pour former trente livres d’une même trame, mais de différentes interprétations. Ainsi l’histoire refait suite sans fin. Elle raconte par amoncellement un monde apocalyptique qui lie l’environnement à la science-fiction.
Depuis les errances fantastiques aux poésies surréalistes. Corps, fleurs, machines y déversent le langage de l’érotisme. La rétine vibrante sur les fréquences colorimétriques fait l’exercice d’une lecture convulsée. Épilogue. Les sujets de nature morte reprennent vie.
Anne Bourrassé
JEAN-VINCENT SIMONET
Waterworks
GALERIE COMMERCE • MILAN, IT
2022
Exhibition Text
FRENCH VERSION
BELOW ↓
Page one. The prologue is a smooth egg. It falls in the center and flees to the left. The foreboding announcement of an imminent catastrophe. Next page. The images drawn from the chaos are then organized. They are pressed against each other, as if prevented from extracting themselves from a scenario that goes beyond them. The colors shout from being torn. The reason: their supernatural state resulting from a time spent outside the screen, outside the parameters, outside.
Paper accidents lead Jean-Vincent Simonet to divert the conventional use of the printed image. By a lie calibrated in the machine, prints are executed on unstable paper. The ink, waiting to be bound to its support, becomes the material of an alienating performance over the course of several days.
Two hands welcome the output image, the gesture finds its destination in a tank of water. The photograph plunges, accompanied by the coming and going of the waves caused by the mechanics of the arms. Soft or excessive, this treatment generates a shift. That of the image taken in incisive decisions and abrupt movements which forces its release. At this point, the finality of the image can outwit predictions. The pattern overflows its contours to form protrusions. The ink scatters into subaqueous roots and its floating residue clings randomly to the paper. Cyans and magentas are forced to escape in masses of flat surfaces, assuming artificial tints through chemical reactions.
Liquid, the photograph releases its breath. The paper dries and the images embrace their rest. Two thousand photographs will be printed, rinsed and dried. During the sequence of manipulation, the close environment will have imposed its conditions. New variables, in a process of fallible technicality. Water and summer cease to saturate the colors. Confused and in tears, the colors cry on the surface.
The compilation of images assembled under the title Waterworks stems from series taken over several years. Together, they find their places as sixty-six to form thirty books with the same framework but with different interpretations. Thus, the story repeats itself endlessly. It amasses an apocalyptic world that links the environment to science fiction. From fantastical wanderings to surrealist poems. Bodies, flowers and machines overflow with language of eroticism. The vibrating retina on the colorimetric frequencies create a convulsed reading. Epilogue. The subjects of still life are revived.
Anne Bourrassé
Translated by Katia Porro
Première page. Un œuf lisse pour prologue. Il se décroche en son centre et fuit par la gauche. L’annonce prémonitoire d’une catastrophe imminente. Tourner la page. S’organisent ensuite les images tirées du chaos. Elles se pressent les unes contre les autres, comme empêchées de s’extraire d’un scénario qui les dépassent. Les couleurs crient leur déchirement. Pour cause, leur état surnaturel dû à un temps passé hors de l’écran, hors des paramètres, dehors.
Les accidents de papiers mènent Jean-Vincent Simonet au détournement de l’usage conventionnel de l’impression photographique. Par un mensonge calibré dans la machine, celle-ci exécute les tirages sur un papier instable. L’encre, en attente d’être figée à son support, devient la matière d’une aliénante performance de plusieurs jours.
Deux mains accueillent la sortie de l’image, le geste trouve sa destination dans une cuve d’eau. La photographie plonge, accompagnée par le va et vient des vagues provoquées par la mécanique des bras. Doux ou excessif, ce traitement engendre un glissement. Celui de l’image prise dans des décisions incisives et des mouvements brusques qui force son décrochage. À ce stade, la finalité de l’image peut déjouer les prédictions. Le motif déborde de ses contours pour former des excroissances. L’encre se disperse en racines subaquatiques et ses résidus en flottement se greffent aléatoirement sur le papier. Cyans et magentas sont contraints à l’évasion dans des masses d’aplats, prenant par réaction chimique des teintes artificielles. Liquide, la photographie termine son apnée. Le papier sèche et les images épousent leur repos. Deux mille photographies seront ainsi imprimées, rincées, séchées. Pendant la séquence de manipulation, l’environnement proche aura imposé ses conditions. De nouvelles variables, dans un processus d’une technicité faillible. L’eau et l’été terminent de filtrer les couleurs à saturation. Celles-ci, confondues en larmes, pleurent à la surface.
La compilation de photographies rassemblées en un titre, Waterworks, est le résultat de séries tirées de plusieurs années. Par association, elles trouveront leurs places par soixante-six, pour former trente livres d’une même trame, mais de différentes interprétations. Ainsi l’histoire refait suite sans fin. Elle raconte par amoncellement un monde apocalyptique qui lie l’environnement à la science-fiction.
Depuis les errances fantastiques aux poésies surréalistes. Corps, fleurs, machines y déversent le langage de l’érotisme. La rétine vibrante sur les fréquences colorimétriques fait l’exercice d’une lecture convulsée. Épilogue. Les sujets de nature morte reprennent vie.
Anne Bourrassé