Doble Moral
Grand Palais, Paris Photo
Paris, France
05.11 → 10.11 2024
WITH
Karla Hiraldo Voleau
IN COLLABORATION WITH
Christophe Guye Gallery, Zurich
SPECIAL THANKS Studio Çocle
FRENCH VERSION
BELOW ↓
Two firmly joined hands, one of the Dominican Republic’s government and one of the Catholic Church. Two hands that clasp together in a moral and legislative agreement to forbid, condemn, and ultimately, sentence to death all individuals – women, girls, and transgender people – who wish to have a choice regarding their pregnancy. Since 1884, abortion has been illegal on this Caribbean Island, under all circumstances. This “total ban” prohibits abortion in cases of rape and incest, even to save a person’s life or if the foetus is nonviable. Hundreds are therefore forced to undergo illegal abortions. Whether they are 10 or 50 years old, coming from all social classes, they are committing an offense punishable by up to two years in prison. Thousands die as a result, in what has become an institutionalized form of feminicide. And yet ‘choisir la vie’ (choose life) is the slogan hammered by those men dictating this double moral standard.
Supported by local feminist NGOs, Franco-Dominican photographer Karla Hiraldo Voleau documents the stories of womxn who have undergone illegal abortions in her homeland. Each of them shares their experience and describes the misuse of an expensive pill, initially prescribed for gastroenteritis, to induce abortion. Incorrectly dosed, this self-medication often leads to fatal complications. Through dialogue, Karla Hiraldo Voleau steps into the roles of mediator, guide, activist, and ally. To ensure that they can hold ownership of their own image, she hands them the camera’s shutter release as one would a baton in a race. In both private and public settings, their poses convey the emotions of their past: defiance, anger, sorrow, shame, and empowerment. If the photographer incorporates a mirror, it is to ensure a shot that is without embellishments. She shows a reflection that resonates within her, deep in her core.
Anne Bourrassé
Translated by Helena Schummer
30 women have agreed to share their stories with Karla Hiraldo Voleau.
For Paris Photo Fair 2024, 9 of them are presented by the Swiss gallery
Christophe Guye.
Deux mains jointes et solides, celle du gouvernement de la République dominicaine, et celle de l'Église catholique. Deux mains qui se serrent par accord moral et législatif pour interdire, pour condamner, pour tuer tous les individus - femmes, filles et personnes transgenres - qui souhaitent avoir le choix de leur grossesse. Depuis 1884, l'avortement est illégal sur cette île des Caraïbes, et ce en toutes circonstances. Ce total ban interdit l’avortement en cas de viol et d’inceste, que ce soit pour sauver la vie d'une femme ou lorsque le fœtus ne peut pas survivre. Elles sont ainsi des centaines à pratiquer un avortement illégal, à l’âge de 10 ans comme à 50 ans, de toutes classes sociales, dans un délit passible d’une peine d’emprisonnement de deux ans. Elles sont ainsi des milliers à mourir, dans une sentence institutionnalisée du féminicide. Choisir la vie, tel est pourtant le slogan martelé par ces hommes qui dictent la double morale.
Avec l’aide des associations féministes de terrain, la photographe franco-dominicaine Karla Hiraldo Voleau documente les récits des femmes ayant avorté illégalement dans son pays d’origine. Toutes témoignent de leur expérience, et de l’utilisation détournée de ces pilules onéreuses prescrites pour la gastro-entérite qu’elles s’administrent pour avorter. Mal dosées, cette automédication entraîne des complications mortelles. En conversation avec elles, Karla Hiraldo Voleau s’infiltre dans un rôle de médiatrice, de passeuse, de militante, d’alliée. Elle lègue comme un témoin le déclencheur de l’appareil photographique pour que chacune soit la détentrice de son image. En privé ou en public, les postures sont fidèles aux sentiments de leur passé : défiance, colère, peine, honte, empouvoirement. Quand la photographe intercale un miroir, c’est pour démontrer une prise de vue sans artifice. Un reflet pour elle-même, concernée à la racine.
Anne Bourrassé
Plus de 30 femmes ont accepté de témoigner auprès de Karla Hiraldo Voleau. Pour Paris-Photo Fair 2024, 9 d’entre elles sont présentées par la galerie suisse Christophe Guye.
Doble Moral
Grand Palais, Paris Photo
Paris, France
05.11 → 10.11 2024
WITH
Karla Hiraldo Voleau
IN COLLABORATION WITH
Christophe Guye Gallery, Zurich
SPECIAL THANKS Studio Çocle
FRENCH VERSION
BELOW ↓
Two firmly joined hands, one of the Dominican Republic’s government and one of the Catholic Church. Two hands that clasp together in a moral and legislative agreement to forbid, condemn, and ultimately, sentence to death all individuals – women, girls, and transgender people – who wish to have a choice regarding their pregnancy. Since 1884, abortion has been illegal on this Caribbean Island, under all circumstances. This “total ban” prohibits abortion in cases of rape and incest, even to save a person’s life or if the foetus is nonviable. Hundreds are therefore forced to undergo illegal abortions. Whether they are 10 or 50 years old, coming from all social classes, they are committing an offense punishable by up to two years in prison. Thousands die as a result, in what has become an institutionalized form of feminicide. And yet ‘choisir la vie’ (choose life) is the slogan hammered by those men dictating this double moral standard.
Supported by local feminist NGOs, Franco-Dominican photographer Karla Hiraldo Voleau documents the stories of womxn who have undergone illegal abortions in her homeland. Each of them shares their experience and describes the misuse of an expensive pill, initially prescribed for gastroenteritis, to induce abortion. Incorrectly dosed, this self-medication often leads to fatal complications. Through dialogue, Karla Hiraldo Voleau steps into the roles of mediator, guide, activist, and ally. To ensure that they can hold ownership of their own image, she hands them the camera’s shutter release as one would a baton in a race. In both private and public settings, their poses convey the emotions of their past: defiance, anger, sorrow, shame, and empowerment. If the photographer incorporates a mirror, it is to ensure a shot that is without embellishments. She shows a reflection that resonates within her, deep in her core.
Anne Bourrassé
Translated by Helena Schummer
30 women have agreed to share their stories with Karla Hiraldo Voleau. For Paris Photo Fair 2024, 9 of them are presented by the Swiss gallery Christophe Guye.
Deux mains jointes et solides, celle du gouvernement de la République dominicaine, et celle de l'Église catholique. Deux mains qui se serrent par accord moral et législatif pour interdire, pour condamner, pour tuer tous les individus - femmes, filles et personnes transgenres - qui souhaitent avoir le choix de leur grossesse. Depuis 1884, l'avortement est illégal sur cette île des Caraïbes, et ce en toutes circonstances. Ce total ban interdit l’avortement en cas de viol et d’inceste, que ce soit pour sauver la vie d'une femme ou lorsque le fœtus ne peut pas survivre. Elles sont ainsi des centaines à pratiquer un avortement illégal, à l’âge de 10 ans comme à 50 ans, de toutes classes sociales, dans un délit passible d’une peine d’emprisonnement de deux ans. Elles sont ainsi des milliers à mourir, dans une sentence institutionnalisée du féminicide. Choisir la vie, tel est pourtant le slogan martelé par ces hommes qui dictent la double morale.
Avec l’aide des associations féministes de terrain, la photographe franco-dominicaine Karla Hiraldo Voleau documente les récits des femmes ayant avorté illégalement dans son pays d’origine. Toutes témoignent de leur expérience, et de l’utilisation détournée de ces pilules onéreuses prescrites pour la gastro-entérite qu’elles s’administrent pour avorter. Mal dosées, cette automédication entraîne des complications mortelles. En conversation avec elles, Karla Hiraldo Voleau s’infiltre dans un rôle de médiatrice, de passeuse, de militante, d’alliée. Elle lègue comme un témoin le déclencheur de l’appareil photographique pour que chacune soit la détentrice de son image. En privé ou en public, les postures sont fidèles aux sentiments de leur passé : défiance, colère, peine, honte, empouvoirement. Quand la photographe intercale un miroir, c’est pour démontrer une prise de vue sans artifice. Un reflet pour elle-même, concernée à la racine.
Anne Bourrassé
Plus de 30 femmes ont accepté de témoigner auprès de Karla Hiraldo Voleau. Pour Paris-Photo Fair 2024, 9 d’entre elles sont présentées par la galerie suisse Christophe Guye.