À l'abandon
Le Consulat Voltaire • Paris
16.06 → 10.07.2022
SOLO SHOW
Delphine Dénéréaz
SPECIAL THANKS
Le Consulat Voltaire Team
Lisianne Duval & Gypsy Ferrari
Défaire le drap, le laver, l’étendre au soleil pour le plier à l’ombre. Le geste est anodin. Il est le serment tacite d’une habitude domestique imitée ou transmise. Le drap borde la vie, du premier linge à la dernière enveloppe. Il repose, longtemps complice de l’intime, avant l’abandon. Un fil lâche ou la surface déteint dans la couleur du temps. Récupéré de seconde main, Delphine Dénéréaz défait le drap pour tisser, en trame, le refuge de nouvelles histoires.
Fils sur béton, la végétation rampante s’empare de l’industrie à l’abandon. Dans les vestiges de la sous-station électrique, les mains érigent l’armure d’une architecture tissée de tendres souvenirs. Le souvenir de rendez-vous complices, le souvenir d’une découverte inattendue, le souvenir de la Méditerranée, le souvenir d’une quête de soi en repli. La fragile cathédrale surplombe le paysage. À l’amour il faut s’y plonger, à la solitude s’y recueillir.
Émancipée du savoir-faire ouvrier, Delphine Dénéréaz tisse pour faire voyager un art longtemps considéré comme mineur. Le tissage, lui, en entrelacs de bandes de tissus désuets, tire de profondes racines dans les terres françaises du Moyen-âge sous le nom de lirette. Son usage était attribué au milieu paysan qui confectionnait ainsi tapis et couvertures de peu de moyens. Par substitution, son usage protecteur cède sous nos yeux à la contemplation, sous nos âmes à l’abandon.
Anne Bourrassé
À l'abandon
Le Consulat Voltaire • Paris
16.06 → 10.07.2022
SOLO SHOW
Delphine Dénéréaz
SPECIAL THANKS
Le Consulat Voltaire Team
Lisianne Duval & Gypsy Ferrari
Défaire le drap, le laver, l’étendre au soleil pour le plier à l’ombre. Le geste est anodin. Il est le serment tacite d’une habitude domestique imitée ou transmise. Le drap borde la vie, du premier linge à la dernière enveloppe. Il repose, longtemps complice de l’intime, avant l’abandon. Un fil lâche ou la surface déteint dans la couleur du temps. Récupéré de seconde main, Delphine Dénéréaz défait le drap pour tisser, en trame, le refuge de nouvelles histoires.
Fils sur béton, la végétation rampante s’empare de l’industrie à l’abandon. Dans les vestiges de la sous-station électrique, les mains érigent l’armure d’une architecture tissée de tendres souvenirs. Le souvenir de rendez-vous complices, le souvenir d’une découverte inattendue, le souvenir de la Méditerranée, le souvenir d’une quête de soi en repli. La fragile cathédrale surplombe le paysage. À l’amour il faut s’y plonger, à la solitude s’y recueillir.
Émancipée du savoir-faire ouvrier, Delphine Dénéréaz tisse pour faire voyager un art longtemps considéré comme mineur. Le tissage, lui, en entrelacs de bandes de tissus désuets, tire de profondes racines dans les terres françaises du Moyen-âge sous le nom de lirette. Son usage était attribué au milieu paysan qui confectionnait ainsi tapis et couvertures de peu de moyens. Par substitution, son usage protecteur cède sous nos yeux à la contemplation, sous nos âmes à l’abandon.
Anne Bourrassé