Ghostown
Le Consulat Voltaire • Paris
24.03 → 04.04 2022
WITH
Amélie Bigard
FRENCH VERSION
BELOW ↓
The geographical coordinates are incomplete. No one knows which road to take, which bridge to cross. People say strange things about its inhabitants. It is said that they do not grow up with the same traditions, do not necessarily grow up, by the way. The setting of Ghostown is frozen in the children's bedrooms, the amusement parks and the sleepless dreams. The belief that binds its occupants does not preach for any god, but for the other. The other who belongs to a community gathered as if by default, by fragility, by precariousness, by solitude.
The bodies of few features are born in the egg. Amélie Bigard has been painting with tempera on wooden panels impregnated with fabric since her apprenticeship in an Orthodox church in Marseille. From the rigor of the representation of religious icons, she has drawn the technique, the format and the symbolism. But in her works she deflects this iconic status, attributing it to people who are invisibilized by society.
In Ghostown, displaced and bereaved people gather. Each arm holds a deep melancholy. Each soul stagnates in a latent expectation, as if in search of consideration. Around, castles, toys, and empty fields form the urbanism of a city that one visits with the eyes of adolescence.
Anne Bourrassé
Translated by Catalina Peña
Les coordonnées géographiques sont incomplètes. Nul ne sait par quelle route s’y rendre, par quel pont traverser. On dit de ses habitant·e·s de drôles de choses. On dit qu’iels ne grandissent pas dans les mêmes traditions, ne grandissent pas forcément, d’ailleurs. Le décor de Ghostown est figé dans les chambres d’enfants, les parcs d’attractions et les rêves sans sommeils. La croyance qui lie ses occupant·e·s ne prêche pour aucun dieu, mais pour l’autre. L’autre qui appartient à une communauté rassemblée comme par défaut, par fragilité, par précarité, par solitude.
Les corps de peu de traits sont nés dans l'œuf. À la tempera, Amélie Bigard travaille la peinture sur des panneaux de bois imprégnés de tissus depuis son apprentissage dans une église orthodoxe à Marseille. De la rigueur de la représentation des icônes religieuses, elle en a tiré la technique, le format et la symbolique. Mais elle détourne dans ses œuvres ce statut d’icône, qu’elle attribue aux personnes invisibilisées par la société.
À Ghostown se rassemblent des déplacé·e·s et des endeuillé·e·s. Chaque bras accueille ici une profonde mélancolie. Chaque âme stagne dans une attente latente, comme en quête de considération. Autour, les châteaux forts, les jouets, les terrains vagues forment l’urbanisme d’une ville que l’on visite dans les yeux de l’adolescence.
Ghostown
Le Consulat Voltaire • Paris
24.03 → 04.04 2022
WITH
Amélie Bigard
FRENCH VERSION
BELOW ↓
The geographical coordinates are incomplete. No one knows which road to take, which bridge to cross. People say strange things about its inhabitants. It is said that they do not grow up with the same traditions, do not necessarily grow up, by the way. The setting of Ghostown is frozen in the children's bedrooms, the amusement parks and the sleepless dreams. The belief that binds its occupants does not preach for any god, but for the other. The other who belongs to a community gathered as if by default, by fragility, by precariousness, by solitude.
The bodies of few features are born in the egg. Amélie Bigard has been painting with tempera on wooden panels impregnated with fabric since her apprenticeship in an Orthodox church in Marseille. From the rigor of the representation of religious icons, she has drawn the technique, the format and the symbolism. But in her works she deflects this iconic status, attributing it to people who are invisibilized by society.
In Ghostown, displaced and bereaved people gather. Each arm holds a deep melancholy. Each soul stagnates in a latent expectation, as if in search of consideration. Around, castles, toys, and empty fields form the urbanism of a city that one visits with the eyes of adolescence.
Anne Bourrassé
Translated by Catalina Peña
Les coordonnées géographiques sont incomplètes. Nul ne sait par quelle route s’y rendre, par quel pont traverser. On dit de ses habitant·e·s de drôles de choses. On dit qu’iels ne grandissent pas dans les mêmes traditions, ne grandissent pas forcément, d’ailleurs. Le décor de Ghostown est figé dans les chambres d’enfants, les parcs d’attractions et les rêves sans sommeils. La croyance qui lie ses occupant·e·s ne prêche pour aucun dieu, mais pour l’autre. L’autre qui appartient à une communauté rassemblée comme par défaut, par fragilité, par précarité, par solitude.
Les corps de peu de traits sont nés dans l'œuf. À la tempera, Amélie Bigard travaille la peinture sur des panneaux de bois imprégnés de tissus depuis son apprentissage dans une église orthodoxe à Marseille. De la rigueur de la représentation des icônes religieuses, elle en a tiré la technique, le format et la symbolique. Mais elle détourne dans ses œuvres ce statut d’icône, qu’elle attribue aux personnes invisibilisées par la société.
À Ghostown se rassemblent des déplacé·e·s et des endeuillé·e·s. Chaque bras accueille ici une profonde mélancolie. Chaque âme stagne dans une attente latente, comme en quête de considération. Autour, les châteaux forts, les jouets, les terrains vagues forment l’urbanisme d’une ville que l’on visite dans les yeux de l’adolescence.